Dès l’origine, le lac et la roche, l’eau et la pierre sont intimement liés.
L’installation de bain, un croissant de pierres, crée une sorte de port de baigneurs. Omniprésente dans nos projets lacustres la figure du cercle est ici brisée, le mouvement perpétuel circulaire est interrompu, le lieu devient calme et immobile. La stabilité de la roche, matière pétrifiée, s’oppose aussi au mouvement perpétuel de la masse liquide. Cet espace, orienté vers la rade genevoise, offre à la population un lieu de détente et de contemplation.

En somme, cette construction en pierres posée sur l’eau a quelque chose d’improbable. L’assemblage de blocs de Botticino, sélectionnés et taillés avec soin, parle du génius loci et de la capacité de la roche à traverser le temps sans perdre sa substance. Cet objet intemporel semble inachevé, ou peut-être est-il déjà partiellement en ruine.

Réalisé avec des blocs récupérés sur place, l’accès à la plate-forme se fait par un chemin traversant une roselière. Ce parcours initiatique protège la plateforme de l’agitation du quai.